DANIEL GUAY
VERRE

DÉMARCHE
Découverte et intention
Quand je travaille la matière, j’aime découvrir un ensemble équilibré de formes, de lumières et de couleurs. Je crée ainsi des sculptures de verre, et souvent de métal recyclé, inspirées de la nature environnante et de la culture traditionnelle. Je retravaille ces sculptures en passant souvent par la perte de contrôle et le peaufinage après réflexion. J’articule mes séries autour de thèmes formels et chromatiques, ou selon les concepts de l’identité et de la solitude.
Verre
Ma fascination pour la lumière et les couleurs véhiculées par le verre d’art remonte à mon enfance. J’observais alors les vitraux dans les églises avec beaucoup d’intérêt. J’étais aussi obnubilé par les pièces de verre que mes parents avaient rapportées d’Italie.
Plus tard, en apprenant les techniques de travail du verre à chaud, mes réactions m’ont porté vers l’utilisation de ce matériau pour la réalisation de sculptures. Ce qui me motive dans le travail du verre à chaud, c’est le potentiel de découverte qu’offre le processus. Car pour moi, travailler le verre à chaud c’est un peu gérer le chaos créé dans un matériau normalement rigide, devenu fluide par l’effet de la grande chaleur. Ce chaos me permet de découvrir des formes et des effets qui ajoutent beaucoup d’imprévu au projet.
Concrètement, je travaille à la limite de mes capacités techniques de manipulation du verre à chaud. Cela impose pertes et reprises de contrôle qui provoquent de l’irrégularité et de l’improvisation dans les gestes nécessaires à la reprise de contrôle. Je profite alors de la forme qui résulte de cette irrégularité et de cette improvisation pour découvrir la forme finale de la sculpture.
« SI L’ON SAIT EXACTEMENT CE QUE L’ON FERA, POURQUOI LE FAIRE ? »
(Pablo PICASSO)
Assemblage sculptural
C’est lors de ma formation en enseignement des arts que s’est développé mon intérêt pour la représentation en trois dimensions et pour la sensualité qu’offrent les œuvres sculpturales.
Quand je prépare une œuvre, je m’inspire des formes de la nature et des textiles traditionnels. Je travaille ensuite à l’évocation de la forme visée en soufflant et en façonnant le verre. Il s’agit alors de choisir couleurs et formes qui permettront de reconnaître l’objet évoqué tout en conservant une part d’abstraction. J’ajoute parfois du métal au verre dans le but de provoquer des irrégularités, d’amusantes surprises. Ensuite, j’utilise l’aspect chaotique du travail du verre à chaud tel que décrit ci-haut. Cette approche donne des résultats imprévisibles dont je conserve les éléments les plus évocateurs.
Vient ensuite la finition de la sculpture, une étape dont la lenteur contraste avec l’immédiateté potentiellement chaotique du soufflage et du façonnage. C’est pendant cette étape que j’intègre des éléments faits de différents matériaux pour compléter la sculpture, en m’inspirant du thème choisi et de ce que j’ai découvert pendant le travail du verre à chaud.
« QUAND ON CHERCHE UN OBJET PERDU, ON NE VA PAS SOUS LE PLUS FORT LAMPADAIRE,
ON VA OÙ ON L’A PERDU (...) ET ON CHERCHE. »
(Paul WATZLAWICK )